Ainsi débute la chasse
C’est la fin de l’été sur cette côte atlantique. Il reste des parasols sur les plages, chaque nuit le phare de la Coubre balance sa main rouge sur la baie et la retire pour la poser sur l’océan. Charly connaît les chemins de sable qui mènent là où il n’y a personne, pas même de traces de pas. Et souvent, c’est là qu’il va, loin du monde, des mecs à corrompre, des types à travailler, du pognon qui circule, des vices qui nous servent, des putains d’immeubles à construire encore et toujours, des enveloppes de billets dont on trouve invariablement quelqu’un pour vouloir se goinfrer. Loin aussi de Lisa, la fille innocente qui a flashé sur lui. Loin surtout des soupçons de Véroncle, ce type qui porte ses cinquante piges comme un costume de lin sur mesure, cette brute polie, intelligente, pleine de manières, cet employeur qui croit que Charly l’a baisé. Baisé de 50 000 euros. Mais qui lui confie un nouveau travail. Comme s’il lui nouait une laisse autour du cou. Comme s’il savait des choses que Charly garde pour lui. Des secrets dans lesquels un homme aussi tordu que Véroncle n’a pas le droit d’entrer.
Dans un roman qui slame, qui cogne, qui brûle, David Patsouris chante six journées de sang, de sexe et de mort dans la vie d’un homme qui hait son prochain comme lui-même.