Les grandes évasions de Paul Métral
Paul Métral a quatre-vingt-neuf ans. Veuf inconsolé et sans descendance, il vit seul dans une maison à la campagne, heureux de son jardin, de ses poules et de son vin de Savoie. Mais voilà, on se croit immortel et toujours jeune, pétant la vie et aspirant à l’éternité et puis ça vous tombe dessus comme la foudre sur un pauvre diable, un petit accident et paf, la vieillesse vous fait trébucher et votre unique nièce vous colle en maison de retraite. La mort dans l’âme, Paul s’installe aux Oiseaux, établissement sous la férule d’Hortense Tremblon, où il ne tarde pas à tourner comme un lion en cage et à mijoter une folle évasion.
Sur un rythme aussi enjoué qu’endiablé, Serge Revel nous emporte dans la cavale de Paul, vieux monsieur révolté qui ne va pas tarder à se retrouver poursuivi par sa nièce, la directrice de la maison de retraite, les gendarmes, les médecins, les religieuses, les psychiatres, toutes personnes qui ne lui veulent que du bien. Avec l’aide affectueuse d’un chauffeur de taxi et le concours involontaire d’une poignée de bons Samaritains, toujours évadé, chaque fois repris, il va fomenter des entreprises de plus en plus audacieuses.
Un roman pétillant, cocasse et doucement mélancolique sur la liberté d’être soi dans le grand âge.
Sous des dehors rigolards et légers se cache un terrible réquisitoire sur la façon dont notre société, qui se croit au faîte de l’humanisme et de la civilisation, traite ses anciens, avec la conscience tranquille et l’égoïsme monstrueux de qui ne se remet jamais en question. Prenons garde : par imprégnation, les générations futures nous feront vivre ce qu’elles nous ont vu imposer à nos aînés.