Marseille de nos pères
Photographe renommé de l’après-guerre, le père d’Hélène Tabès, Jean Ribière, a séjourné à Marseille dès 1942, réalisant de saisissants clichés de la ville occupée, dernières images avant la tempête des destructions allemandes et des bombardements alliés. À la même époque, le père de Silvie Ariès, né aux Chartreux, se rêvait capitaine au long cours, ce qu’il serait un jour avant de devenir pilote des ports de Marseille. Leurs filles réunissent leurs souvenirs de la cité phocéenne dans ce livre lumineux et gracieusement nostalgique qui déroule les images pas si lointaines d’une ville aux dimensions d’une poignée de villages. On y passe d’une rive à l’autre par le pont transbordeur, un funiculaire grimpe à la Bonne Mère, au vallon des Auffes des grues émaillent le chantier des futurs immeubles. Gouailleur et chaleureux, le peuple de la plus ancienne ville de France prend le visage d’un marin raccommodant ses filets, d’une habile santonnière ou d’une marchande de jujubes… C’est le Marseille de nos pères, à la réputation déjà sulfureuse, mais où il est si heureux de vivre.