Quand les vêtements racontent l'enfance
Dans cette histoire du vêtement d’enfant à travers la peinture en Occident, Claude Fauque révèle la place que les sociétés européennes, du Moyen Âge au vingtième siècle, ont fait à l’enfance, depuis le bébé protégé mais aussi façonné par l’emmaillotement jusqu’aux plus grands considérés ni plus ni moins comme de petits adultes. Si certaines pièces de vêtement furent des siècles durant des constantes, comme le maillot, le bonnet ou le tablier, si la robe vêtit longtemps aussi bien garçons que filles, certains codes varient en fonction des époques ou des classes sociales. À travers les œuvres des plus grands peintres, nous voyons l’enfant grandir : nourrisson dans ses langes, petit atteignant l’âge de la marche muni de bourrelets et de lisières, garçons quittant la robe pour le pourpoint et le haut-de-chausse, fillettes revêtues de crinolines. Mais nous voyons aussi se transformer les familles, qu’elles soient aristocratiques, bourgeoises ou paysannes, et l’enfant acquérir progressivement un statut à part entière. À partir du dix-neuvième siècle, l’apparition d’une mode enfantine conjuguée à la révolution de la maille et de la layette va libérer le corps des plus petits et accompagner l’avènement de nos sociétés modernes.