Zippo
Lorsqu’ils se sont rencontrés, elle était très jeune. Il lui a fait porter un loup noir, il l’a appelée Eva, il lui a appris à jouer avec le feu. Il était le maître de ses émotions, de sa volonté, de sa souffrance. Il l’a perdue. Où qu’elle soit, où qu’elle se cache, il lui manque, il en est persuadé. Il ne cesse de la chercher, son zippo à la main, qu’elle reconnaîtra entre mille. Ce son unique quand il l’ouvre du pouce avant d’en faire rouler la molette, et le claquement sec du capot sur charnière qui étouffe abruptement la flamme charment sa solitude en ce neuvième anniversaire de leur rencontre. Mais comme elle tarde à ressurgir, il décide de lui laisser des messages. Et affole la police. Parce que ces blondes aux visages brûlés retrouvées mortes sur les bancs de Lincoln Park à Milwaukee, elles soulèvent les cœurs. Les lieutenants Mia Larström et Peter « Casanova » McNamara vont devoir faire la paix pour remonter jusqu’au tueur pyromane. Plus encore, démêler leurs parts de fureur et de nuit, se débattre avec les questions qui roulent dans leurs têtes jusqu’à l’usure, affronter ce qu’aucun lavage de cerveau n’a pu extraire de leurs mémoires.
Avec ce roman ardent où des enquêteurs cagoulés de cuir traquent le détenteur d’un briquet à essence dans des loges de bondage, Valentine Imhof ouvre le reliquaire des douleurs du passé et nous donne la fièvre.